Balade Tire-Bouchon 2008

Vignoble L’Orpailleur

Le temps qu’il fait est inespéré. Nous serons plusieurs aujourd’hui. Dans le paddock de Tim nous sommes trois à parler avec Philippe de son bike. Mine de rien je lance : ‘’ .. paraît que Porsche va lancer sa première moto en 2010. Mais là, avec le moteur en arrière de l’essieu genre 911.’’  L’ami Philippe entre en scène et ajoute : ‘’ Je sais. Elle va être écœurante. J’ai commandé une des trois destinée pour le Canada.’’ Notre victime, patée, s’exclame :’ c’est pas croyable ce qu’il ne font pas aujourd’hui ! ’’  Mon regard croise celui de mon complice qui affiche un sourire juste assez pour montrer une canine reluisante.

Je le sens, nous ne ferons pas de prisonniers aujourd’hui. Nous sommes partis à kilométrage zéro pour cueillir le groupe de la rive sud. On s’est rendu en mode Slinky pour rester collé mais aussi pour conduire comme du monde. En arrivant à l’autre paddock, nous passons tous devant un autobus de touristes qui s’apprêtait à décoller. J’étais en mis peloton et quand j’ai passé devant, le chauffeur a invoqué un gros ‘’ tabar…’’ qui venait du fond des tripes. Je l’ai salué comme le fait le pape en terre païenne.

Une fois, réunis à la troupe de la rive sud, nous repartons de plus belle  sous des regards admirateurs.

J’active le système de navigation pour ne rien manquer à la télé. Je donne congé à la voix d’assistance car je veux être seul avec ma blonde pour me perdre dans ce kaléidoscope de couleurs vivantes.

Nous filons entre le Mont St-Hilaire et le Richelieu. Maisons d’époque et ancestrales entourées d’un bouquet garni d’érables et de bouleaux en contraste. Celui qui a dit que la perfection n’est pas de ce monde n’est pas avec nous ce matin. Malgré tout ce que nous brandissent les médias, il y a au moins une place sur la terre où tout va bien. Avec la gang à Laurier, ce n’est que du bonheur.

Nous arrêtons un p’tit quart d’heure à Venise-en-Québec. Un enclot nous attends pour garer nos voitures face au lac Champlain. Le temps est radieux. Tout le monde se rassemble en grappes ça et là. Cette paix ponctuée de rires et d’exclamations est interrompue par la pétarade d’un nid de motards qui s’apprête à partir. Je suis certain que notre chapelet de Porsche les a intimidée. Oh what a day !

Nous repartons comme le dicte le sablier de notre horaire. Je suis enveloppé dans mes sièges option sport comme dans une deuxième peau. Ma Carrera S voyage dans l’enclave automnale comme si elle devinait ma pensée.

Docile et nerveuse, elle me rend toujours le beau jeu. Rageuse et indomptable, elle me fait souvent rêver. Je suis le cœur, elle la raison, moi le rockeur, elle ma guitare … c’est sans doute le plus près que je me suis rendu d’une liaison sans froisser ma conjointe.

Nous sillonnons les routes de l’arrière pays comme sur des rails. Les voitures rouges et la jaune vont chercher le coloris d’automne, les argents ramassent les toitures des bâtiments et les noirs rappellent le bitume. Pour le bleu du ciel sans nuages, j’ai les beaux yeux de Diane.

L’Orpailleur est devant. Un bon dîner nous attend. Tiens la voiture de tête active son clignotant gauche. Un espace réservé nous permet de placer nos bolides en patron pied de poule.

Pendant les prochains deux heures nos voitures seront admirées et photographiées. Tous les convives iront s’y plaire et en si bonne compagnie nous les laissons pour  visiter les stands des artisans de la gastronomie locale  et pour enfin s’attabler au resto Le Tire Bouchon.

Nous approfondissons de nouvelles connaissances pendant le dîner. Du monde comme on les aime. Parlant des divers produits de chez l’Orpailleur, j’annonce à qui veut bien l’entendre, un vin fortifié produit ici du nom de La Marquise.

J’admets qu’une lichette de ce liquoreux au parfum de pétale de rose par un dimanche après-midi pluvieux avait laissé une bouteille vide sur la table et nous avait plongé, ma blonde et moi, dans une fin de journée des plus passionnée sous la couette.

Comme nous reprenions nos voitures, ma voisine de table me croise et m’annonce avec un sourire éclatant que dans son sac, elle emportait une bouteille La Marquise. Le clin d’œil qui a suivit a éclipsé tous ceux de Marilyn.

Nous nous sommes arrêtés pour visiter deux pionniers de la pomiculture de l’Estrie juste en face de l’Orpailleur. Là, Denis et Monique Roy nous ont accueilli sur leur immense verger de 15,000 pommiers. Du promontoire d’où se trouve leur maison, on distingue fort bien le Mont Royal et les gratte ciels du centre ville.

De nouveau en défilé, nos guides nous font connaître des routes qui nous plongent dans des vallées et des gorges où les couleurs nous coupent le souffle. La nature est un temple. Notre foulée soulève et traverse des milliers de feuilles volantes.

J’aurais tellement aimé que cette journée puisse arrêter le temps pour de bon. J’aurais poursuivi sans lendemain cette route de couleur avec ces amis passionnés et n’aurais ressenti ni ennuie ni crainte et ni douleur. Quand on se fait plaisir dans le club, on ne manque pas notre coup !

Merci à Laurier et à Murielle pour ce souvenir unique !

Denis L’Abbé

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